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Le port de lentilles 1-Day à usage unique est souvent évoqué comme une alternative plus sûre que les mensuelles puisqu’elles ne nécessitent pas d’entretien. Mais il s’avère que la réalité est un peu plus complexe : les lentilles journalières sont souvent réutilisées durant plusieurs jours par leurs porteurs au lieu d’être jetées à la poubelle ! Tel est le constat de nombreux ophtalmologistes interviewés par nos confrères d’Acuité.TV au cours du Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie (SFO 2013) qui s’est déroulé mi-mai à Paris.
« Une lentille journalière devrait s’utiliser comme un Kleenex, c’est-à-dire être jetée le soir dès que l’on a fini de s’en servir », rappelle Dr Véronique Einholtz, ophtalmologiste à Saint-Germain-en-Laye. « Elles étaient présentées comme la solution miracle face aux problèmes d’hygiène, mais nous constatons que les jeunes patients gardent les lentilles 1-Day dans des étuis pour les réutiliser où enlèvent leurs lentilles et les laisser traîner avant de les remettre plus tard… » déplore de son côté l’ophtalmologiste Esther Blumen. Pour éviter ces dérives dangereuses pour la santé oculaire, un travail de sensibilisation s’impose plus que jamais de la part des ophtalmologistes et des opticiens.
Dr Le Blond : une lentille de contact, ce n’est pas une chaussette !
La vente de lentilles journalières ou mensuelles par internet inquiète également les ophtalmologistes contactologues. Pour Dr Evelyne Le Blond, présidente de la SFO-ALC - Syndicat des Ophtalmologistes Adaptateurs de Lentilles – ce type d’e-commerce constitue un risque pour la santé publique. « « La vente de lentilles sur internet échappe à toute consigne d’entretien ou d’hygiène et l’internaute ne sait pas forcément commander la bonne lentille », estime Dr Le Blond tout en rappelant qu’ « une lentille de contact, ce n’est pas une chaussette » !
La présidente de la SFO-ALC se déclare aussi très préoccupée par le projet d’arrêté du ministère de la Santé visant à réglementer les ventes en ligne de lentilles correctrices. Elle pointe une nouvelle fois le doigt sur l’article numéro 1 de ce nouvel arrêté, qui rendrait l’ordonnance médicale obligatoire seulement pour la première délivrance de lentilles correctrices excepté pour les porteurs âgés de moins de 16 ans. « Les risques de complications sont 6 fois plus élevés chez les porteurs de lentilles qui ne sont pas suivis sur le plan médical », souligne le Dr Le Blond qui espère que des corrections seront apportées au nouvel arrêté avant sa validation officielle au ministère de la Santé.
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