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Les presbytes se ruinent-ils inutilement pour bien voir ? Les verres progressifs Essilor Varilux sont très chers mais pas meilleurs que les autres marques de verres correcteurs, affirme le magazine 60 millions de consommateurs édité par l’Institut National de la Consommation. Les conclusions de cette nouvelle enquête tapageuse sont fondées sur un test de 4 semaines effectué avec l’aide de 53 volontaires presbytes porteurs de lunettes. Ces derniers ont évalué tour à tour 3 types de verres progressifs, sans savoir leur origine: il s’agissait des verres Varilux d’Essilor, d’un autre verre correcteur similaire vendu bien moins cher, ainsi que d’un verre progressif de « milieu de gamme » fabriqué par Hoya. Au final, seuls 13 participants à l’étude ont donné leur préférence aux verres progressifs Varilux !
Essilor Varilux : un rapport qualité-prix décevant ?
Les produits Essilor, inventeur historique des verres progressifs, ne garantissent donc pas forcément le meilleur rapport qualité-prix d’après 60 millions de Consommateurs. Le géant français et leader mondial détient pourtant près de 70 % du marché des verres correcteurs en France. La revue de l’INC dénonce le manque de concurrence et l’opacité de ce secteur, intensifiée par l’origine obscure des verres progressifs pour presbytes vendus en marque blanche par divers enseignes d’opticiens alors qu’ils proviennent souvent aussi d’Essilor ou de sa filiale BBGR. Dans ces conditions, le consommateur peut difficilement comparer différents fabricants de verres, déplore le magazine. L’enquête de 60 millions de Consommateurs estime qu’au final les nouvelles générations de verres progressifs, vendus à prix onéreux, n’offrent pas toujours un confort visuel supérieur. Certains professionnels critiquent toutefois la méthodologie de cette étude, qu’ils jugent biaisée du fait que de nombreux critères ne semblent pas pris en compte : reproductibilité des centrages, type de montures utilisées, tolérances et postures du porteur…
Le groupe Essilor en disgrâce chez les opticiens ?
Après de longues années d’omniprésence, le groupe Essilor semble également agacer les opticiens. Le récent rachat par Essilor d’un site de vente online de lunettes et lentilles de contact Outre-Atlantique (Coastal.com) aurait vivement déplu aux opticiens, de même que la collaboration d’Essilor avec le site Sensee de Marc Simoncini. Un mécontentement grandissant qui motiverait certains opticiens à proposer plus fréquemment les verres progressifs d’autres fabricants français ou européens tels que Carl Zeiss, Hoya, Ophtalmic, Novacel ou encore Mont-Royal. Au final, cette ouverture vers d’autres verriers pourrait bien être bénéfique pour la vue des consommateurs.
