Les ophtalmologistes et opticiens sont sur le qui-vive : la nouvelle loi Hamon, visant réglementer entre autres la vente de lentilles sur internet, suscite de vives réactions et interrogations. Les débats les plus critiques ont lieu cette semaine au Sénat : il est notamment de question de supprimer l’obligation de détenir une ordonnance médicale pour acheter des lentilles de contact correctrices – sauf pour la première délivrance. En outre, la validité de l’ordonnance de lunettes serait prolongée à 5 ans (au lieu de 3 ans). De quoi provoquer la fureur de nombreux ophtalmologistes opposés à la « marchandisation de la vue des Français ». Ces médecins invoquent leur volonté de préserver la santé oculaire du public, mais leurs détracteurs rétorquent qu’ils craignent surtout le manque à gagner du fait que les porteurs de lentilles ne devront plus revenir chez l’ophtalmologiste chaque année renouveler leur ordonnance…
Le gouvernement affirme de son côté que le projet de loi Hamon nécessite le soutien des professionnels concernés pour « améliorer l’accès aux soins visuels et réduire les délais d’attente pour les consultations en ophtalmologie ». Le communiqué gouvernemental ajoute que l’amendement en question a fait l'objet d'échanges avec les professionnels de vue et s’inscrit dans le projet de loi concernant les dispositions d'adaptation du droit de l'Union européenne (DDADUE) dans le domaine de la santé.