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Les nouvelles régulations et réformes concernant le marché de l’optique en France se succèdent à un rythme infernal : après l’amendement visant à supprimer l’obligation de prescription médicale pour l’achat de lentilles correctrices (sauf pour les moins de 16 ans), le Sénat annonce à présent sa volonté de mettre fin au monopole des opticiens et pharmaciens concernant la vente de produits pour lentilles de contact. Conséquence de cet amendement (s’il est entériné) : tout supermarché ou autre commerce pourra désormais vendre des solutions et produits d’entretien pour lentilles de contact ! Un nouveau coup dur pour les opticiens déjà fortement mis à mal par les réseaux fermés des mutuelles et des critiques médiatiques toujours plus agressives...
Une décision pratique et dangereuse pour les porteurs de lentilles
S’il est vrai que la vente de produits pour lentilles en supermarché simplifiera la vie des porteurs, cette réforme demeure néanmoins dangereuse : rappelons que selon la loi française, une solution d’entretien pour lentilles reste un dispositif médical. Les professionnels de la vue témoignent que les jeunes porteurs ignorent souvent les bonnes pratiques entourant l’utilisation ce type de produit, en particulier en ce qui concerne les solutions d’entretien au peroxyde d’hydrogène. Et ce n’est pas la caissière du supermarché qui les avertira du danger de brûlures et infections oculaires en cas de pose des lentilles non rincées après la décontamination avec un produit au peroxyde !
Des considérations économiques et pratiques ne peuvent occulter le rôle des professionnels de santé que sont les opticiens et les pharmaciens : leur rôle est primordial pour éviter le mésusage des produits pour lentilles de contact. De la même façon que la pénurie d’ophtalmologistes ne peut justifier la décision d’autoriser la vente sans ordonnance de lentilles correctrices, susceptible de provoquer de nombreux problèmes oculaires. Mais il semble que le gouvernement est déterminé à mener une politique populiste sans faire grand cas des problèmes de santé publique que renferment ces réformes tous azimuts…
