Alors que la ministre de la Santé envisageait publiquement la reconnaissance de l’optométrie en France fin décembre 2012, le puissant syndicat des ophtalmologistes SNOF a finalement eu gain de cause : le gouvernement Ayrault a fait marche arrière et le projet de délégation de tâches aux optométristes (prescription de lunettes de vue ou lentilles correctrices, dépistage des anomalies oculaires) a été gelé en dépit de la pénurie croissante d’ophtalmologistes. Mais cette nouvelle défaite politique ne semble pas décourager l’infatigable Philippe Verplaetse, président de l’AOF - Association des Optométristes de France : au cours d’une conférence donnée ce lundi à l’occasion du 32ème Congrès d’Optométrie et de Contactologie à Paris, rassemblant plus de 800 professionnels, M. Verplaetse a émis l’espoir que la profession soit tout de même reconnue en 2013 comme l’évoquait la direction du ministère de la Santé il y a quelques semaines.
La France seul pays de l’UE refusant de reconnaître l’optométrie
Dans le cadre de son plaidoyer, le président de l’AOF a souligné que la France compte en 2013 pas moins de 3000 opticiens qualifiés en optométrie (Bac+5). Pourquoi faudrait-il continuer à attendre des résultats de la coopération entre ophtalmologistes et orthoptistes (lancée depuis plusieurs années), s’est interrogé Philippe Verplaetse ? Le président de l’AOF a souligné que le nombre d’orthoptistes en France a augmenté de 43 %, sans apporter une véritable réponse aux besoins oculo-visuels des Français qui demeurent insatisfaits. « La France est le seul pays de l’Union européenne qui ne reconnaît pas l’optométrie », a rappelé M. Verplaetse. Evoquant les récentes déclarations de Marisol Touraine en faveur du transfert d’actes aux optométristes pour alléger l’agenda des ophtalmologistes, le président de l’AOF a déclaré qu’il s’agit de la première fois qu'un ministre emploie ces mots, avant de reconnaître que « le poids politique des opposants reste fort ». Affaire à suivre…
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