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La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a créé la surprise en soutenant pour la première fois la possibilité de confier aux optométristes certaines tâches des ophtalmologistes pour faire face aux déserts médicaux et aux délais d’attente toujours plus long pour obtenir une consultation ophtalmologique. Interviewée sur RMC en fin de semaine dernière, la ministre a estimé que le transfert de tâches aux opticiens optométristes « soulagerait les carnets de rendez-vous des médecins ». Une position contraire à la lettre de François Hollande au Syndicat des ophtalmologistes de France (SNOF) au moins d’avril 2012, à la veille des élections présidentielles.
La reconnaissance du statut d’opticien optométriste prévue pour 2013
Les déclarations de la ministre de la Santé sur RMC ont suscité immédiatement de chaleureuses félicitations de la part de l'Association des Optométristes de France (AOF) qui se bat depuis de nombreuses années pour la reconnaissance de l’optométrie. Remerciant la ministre Marisol Touraine pour la confiance accordée aux opticiens optométristes, l’AOF a souhaité que la profession soit réglementée au plus vite dans le Code de la Santé publique. Les dirigeants de l’Union des Opticiens et du Syndicat National des Opticiens Optométristes ont été reçu en fin de semaine par le directeur de cabinet de la ministre de la Santé, Jean-Luc Nevache. Ces derniers ont déclaré après l’entretien que la reconnaissance du statut d’opticien-optométriste devrait être mise en place dès septembre 2013 pour « offrir un meilleur accès aux soins oculaires pour tous les citoyens ».
Quand les opticiens-optométristes ouvrent les yeux du gouvernement…
Mais pourquoi aura-t-il fallu tant d’années au gouvernement français pour reconnaître les compétences de l’opticien-optométriste ? Il est regrettable que les gouvernements français aient successivement cédé aux pressions du lobby des ophtalmologistes du SNOF, mobilisés contre l’optométrie principalement par un désir de monopole égoïste, menant à la situation intolérable obligeant aujourd’hui des millions de patients à patienter entre 3 et 9 mois (!!!) pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste. Une situation bien plus dangereuse pour la santé oculaire du grand public que le « cumul de la prescription et de la vente » dénoncé par le SNOF ! Rappelons que l’optométrie est une profession reconnue depuis longtemps dans la plupart des pays européens : elle rend accessible à tous le dépistage rapide des pathologies oculaires les plus courantes (sans diagnostic médical) ainsi que la prescription d’ordonnance de lentilles ou lunettes correctrices sans délais d’attente. Espérons à présent que la loi définissant les compétences élargies de l’opticien optométriste sera entérinée le plus rapidement possible.
