Victoire de Santéclair: plus de 7500 opticiens ont joué le jeu…

01.11.2014

Après des semaines de débat sur la légitimité des réseaux fermés, les opticiens sous enseigne ont pratiquement tous répondu à l’appel de candidature de Santéclair pour 2015. En revanche, seuls 33 % des opticiens indépendants ont déposé une candidature pour être référencé dans ce réseau partenaire des mutuelles et complémentaires santé. En tout, plus de 7500 opticiens ont rempli le dossier de candidature. La société Santéclair pourra donc aisément développer son réseau national d’opticiens partenaires après avoir filtré les candidatures pour désigner les 3000 opticiens qu’elle juge dignes d’être référencés…

Les campagnes menées par les opposants aux réseaux de soins fermés n’ont  pas réussi à convaincre la majorité des opticiens de tenir tête face aux Ocam (organisme d'assurance maladie complémentaire). Le manque d’union au sein de la profession, allié à la peur de perdre des clients, ont visiblement convaincu les opticiens réticents à pactiser malgré tout avec le réseau fermé… La collaboration massive des opticiens avec Santéclair et autres réseaux similaires, malgré les lourdes conséquences de ce système pour le libre choix des adhérents et la qualité de l’équipement fourni, signifie clairement la soumission des opticiens aux organismes qui financent de facto la majorité des ventes de lunettes en France.

La revanche des mutuelles après des années de fraudes ?

Certains diront que l’habile « prise de pouvoir » des réseaux fermés créés par les mutuelles, imposant aux opticiens leur grille tarifaire et désormais les marques de montures/verres agréées, est une revanche bien méritée. La multiplication des fraudes aux mutuelles (optimisations de factures pour obtenir le remboursement de montures de luxe ou de montures solaires) serait selon eux le principal catalyseur des réformes drastiques visant les opticiens (Loi le Roux, Loi Hamon). Un argument toutefois réfuté par de nombreux opticiens qui déplorent  la stigmatisation de la profession et la « punition collective  et disproportionnée » due aux pratiques douteuses d’une minorité de collègues malhonnêtes.