Nouveau permis de conduire européen : quid de l’examen de vue ?

20.01.2013

Le nouveau permis de conduire européen vient d’entrer en vigueur ce samedi (le 19 janvier). Destiné à harmoniser les multiples formats de permis de conduire des 27 pays membres de l’UE, il devrait améliorer la sécurité routière. Cette évolution est positive sur le plan pratique (format carte de crédit plastifié, signature électronique…) mais le décret déçoit fortement l’Association nationale pour la Santé visuelle (ASNAV) : la nouvelle loi européenne n’exige toujours pas d’examen de la vue obligatoire pour les personnes qui passent le permis de conduire ou le renouvelle ! Le décret se contente de rappeler que les candidats au permis devront « subir les examens appropriés » pour vérifier que leur acuité visuelle est compatible avec la conduite de véhicules à moteur… Rien de nouveau sous le soleil puisqu’un arrêté identique est valable en France depuis 2010.

Un examen de vue superficiel souvent oublié par les inspecteurs

Jusqu’à présent, l’examen de vue précédent l’examen du permis de conduire demeure plus que superficiel : lorsqu’un candidat se présente sans attestation médicale concernant son acuité visuelle, l’inspecteur se contente de lui demander de lire une plaque d’immatriculation située à 5 ou 6 mètres de distance… Mais il arrive souvent que ce pseudo examen de la vue soit même oublié ou négligé d’après les témoignages en ligne de nombreux candidats au permis de conduire ! On comprend à présent pourquoi l’ASNAV est déçue qu’aucune réforme pour améliorer cette situation n’ait été intégrée alors que l’intronisation du permis de conduire européen était l’occasion en or pour combler cette lacune. Les dégâts issus de ce laxisme sont clairement visibles dans le dernier baromètre de la santé visuelle des Français publié par l’ASNAV :

• Pas moins de 68 % des candidats qui passent le permis de conduire ne savent même pas qu’ils doivent faire vérifier leur acuité visuelle avant de passer l’examen
• Près de 8 millions d’automobilistes français, soit un conducteur sur 5, ont un défaut visuel non ou mal corrigé.
• Un tiers des conducteurs censés porter leurs lunettes au volant ne le font pas !

Ces données pour le moins inquiétantes démontrent clairement le danger que représente l’absence de dépistage et de contrôle des défauts visuels pour la sécurité routière. L’ASNAV déploie de nombreux efforts pour sensibiliser le grand public, en partenariat avec les opticiens ainsi qu’au cours du Salon Mondial de l’Automobile (plus de 4000 personnes ont testé gratuitement leur vue lors du dernier salon), mais des actions concrètes de la part du gouvernement sont également indispensables dans ce domaine.